Olcott va tourner 14 films durant l'été 1911. Drames costumés, histoires sur la lutte des Irlandais pour leur émancipation, romances sur fond d'émigration, documentaires...

Robert Vignola, Sidney Olcott et Gene Gauntier, trio majeur des O'Kalems,
ici dans Arrah-na-Pogue.
Collection: Michel Derrien
Arrah-na-Pogue, « C’est le meilleur sujet de trois bobines que nous ayons vu”, soutient The Moving Picture World (vol 10, p 536) qui consacre aussi au film une page de photos.
La présence des O’Kalems ne passent pas inaperçue. Dans le Kerry, le tournage d’un film est une grande attraction. On se déplace en foule à Beaufort pour voir les faiseurs de cinéma. Sidney Olcott a les poches remplies de dollars. Et il sait être “généreux” quand on travaille pour lui. Le niveau de vie d’un paysan irlandais est de £12, en moyenne, par an. Grimé en soldat anglais, il touche 5 shillings (un quart de livre sterling) par jour avec un repas en prime.
Toute cette agitation ne plaît pas à tout le monde. Lors de la grand-messe dominical, le prêtre de Beaufort s’en prend aux “photographes vagabonds dont les films n’ont pour but que de dégrader l’image des Irlandais. Ils filment dans les cimetières et profanent les os de nos ancêtres.” Et il dénonce “ceux de nos garçons qui défilent, vêtus d’uniformes de soldats anglais et qui vendent leur âme au Diable pour une poignée de sales shillings.” Avant d’en appeler “aux hommes robustes du défilé de Dunloe pour éloigner cette menace à la foi et à la morale.” (Anthony Slide, Aspects of American Film History Prior to 1920, p. 90).
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